juillet 2008 - Laragne Montéglin
C'est où Laragne ? (carte ign)    
 

Si les potes avaient l'habitude de se retrouver à Laragne chaque année, pour moi c'était la première fois. Ville mythique du vol libre, je me devais d'y passer. Quelle surprise, le coin est magnifique !

Laragne-Montéglin est à 125 km au sud de Grenoble, 150 km au Nord de Marseille, à 154 km à l'est de Valence , à 41 km au sud de Gap et 17 km au nord de Sisteron.

Elle bénéficie du microclimat de la vallée du Buëch, à la fois alpin et ensoleillé, Laragne-Montéglin est un gros bourg d'allure provençale, comme le prouve sa place plantée de platanes, ses cafés, son imposante fontaine.

Le camping de Montéglin a été notre QG pendant 10 jours. Malgré mes doutes sur les campings, j'ai bien apprécié. Je reviendrai.

 

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  Ce samedi 19 juillet 2008, après 3 jours de mistral et quelques averses, nous inspectons le ciel comme chaque matin. Le sac à vent nous informe d'une tendance Ouest. La météo confirmera un vent de Nord-Nord/'Ouest avec un maximum à 25km/h. Le ciel est clair et les belges présents avec nous au camping ont déjà préparé les deltas. Il n'y a plus de doute, ça va voler. Afin de profiter au maximun des conditions, il est préférable de se rendre au décollage pour 12-13h00. Le ciel étant redevenu bleu, la température monte rapidement. Il fait déjà plus de 30 degrés au camping vers midi. En chargeant le matériel dans le 4X4, nous avons tous une pensée pour Laetitia qui nous a quitté la veille. Pauvre Laetitia ! Les quelques vols des journées précédentes ont été très

 
   

sportifs...Un vent météo constant de plus de 28 km/h avait refroidi de nombreux deltistes. Laetitia, très motivée par le cadre réalisera deux vols accompagnée par Enzo. Enzo se fera reculer plusieurs fois avec des fermetures très originales (droite et gauche simultanées) et Laetitia battra le record du monde de vitesse pour se rendre au camping par vent de cul. Il est 13h00 ce samedi, nous sommes maintenant au décollage du Chabre. Comme d'habitude, les deltistes observent les parapentistes, qui observent les deltistes. Qui se mettra en l'air le premier pour donner aux autres l'état de la masse d'air ?

       
   
     
    Pierre profite du seul endroit où les téléphones portables fonctionnent et moi j'admire le paysage.
     
   
     
   

En regardant ma radio qui indique la temperature, je vois 51 degrés. Nous resterons un bon moment à l'ombre d'un arbuste pour nous protéger. L'aérologie au décollage est trés aléatoire. les flammes indiquent toutes les directions. de Sud à Nord/Ouest et Ouest nous sommes aux confluences du régine dominant d'Ouest traversé par les nombreuses bouffes thermiques qui lèchent les pentes toutes les deux à trois minutes. De face à cul, il faudra être très vigilant au décollage. Pierre proposera plusieurs fois de changer de versant.

13h46 - Je décide de décoller dans le cycle suivant juste après Enzo. Il n'est pas difficile de trouver la pompe de service que tout le monde utilise. Les thermiques généreux et le vent d'Ouest qui suivent le relief m'invitent à longer la crête. Il n'est même pas nécessaire d'enrouler. En ayant décoller à 1200, je me retrouve rapidement à 1850 mètres. Je lève la tête et je vois Enzo vers 2000. Jusque là, tout va bien. A 1850, grosse acalmie, je zérote de longues minutes. Je reviens sur mes pas, rien. J'avance de nouveau mais je repasse sous 1800. Bien que je ne sois pas très haut, je décide de transiter, je me referai sur les antennes (relief suivant) à environ 10 km. J'avance tranquilement en vallée. Le spectable est magnifique. Après quelques minutes, Je réalise que je suis très bas. J'arrive à 1650 devant cet énorme téton et j'avance très vite. Le vent aurait-il changé de direction, du Sud ? Ce changement me rassure car à cet endroit je serais sous le vent du relief face de moi. Belle erreur ! Ma sellette ne me tient plus, ma voile se ferme à plus de 70%, se réouvre violament en faisant un énorme claquement. J'ai perdu 60 mètres mais je n'ai pas le temps de réaliser que soudain un méchant pétard m'arrache la tête. Je suis maintenant en apesenteur. Toutes les suspentes sont détendues. Je jette un oeil sur ma voile, ras. Il faut juste attendre que ça passe. Les turbulences que je traverse maintenant n'ont plus rien à voir avec ce que je viens de rencontrer. Le vario indiquait +8.5 (tout noir). Il y a surement une erreur ?!? (après analyse de la trace, il ressortira que ce n'en 'était pas une) Maintenant Il faut filer au plus vite de cet endroit hostile. J'arrive sur le lac du Rioux mais je suis vraiment très bas. Comme, il n'y a plus rien à prendre, je décide d'aller me poser. J'aurais dû écouter Pierre et tenter de prendre plus dès le début. Il me racontera par la suite que de là où il était il a trés bien entendu ma petite fermeture...Malgré cet épisode, je constate que ma nouvelle voile est fantastique et que j'ai hate de revenir voler dans ce coin superbe.

     
      Chère Laetitia,
Tu aurais vraiment dû rester avec nous ce samedi là. Une journée fabuleuse. Enzo a fait d'entrée un plaf à 2200m! Chapeau; il part sur le nord vers Orpierre. Raphi décolle, passe au-dessus du déco mais part un peu bas; je lui avais pourtant conseillé de faire 2000m au moins, mais bon. Enzo est déjà sur Orpierre quand je peux enfin décoller (des rafales de l'Ouest me font des blagues...) Sortie du déco à 2400m! Whaouh! Un delta vient se coller dans mon thermique (on a 100km² autour de nous!) Il monte à la même vitesse que moi du +4 intégré... Au bout d'une dizaine de tours je serre le thermos avec du +6 et je laisse mon bonhomme 100m		  
    en-dessous. A l'atterro, je m'aperçois que c'est un ancien copain du Delta Club d'Annecy anti parapente! Il ne sait pas que c'est moi... HI HI!!
Enzo vient de s'approcher des antennes de Grammont (Beaumont en Français!) et descend régulièrement. Raphi se met dans un thermique sous le vent sur Orpierre et rape la pente... Je me rapproche d'Enzo mais le voyant tomber, je me recentre sur la plaine, je suis toujours à 2200m. Raph part en plaine un peu bas se fait une fermeture canon (plus de la moitié de l'aile) puis visiblement abandonne. Enzo vient s'appuyer sur l'épaule de Grammont mais (jel'ai dit plus haut, si tu suivais...) le vent météo est Ouest et donc il se prend les beaux rouleaux qui vont lui faire de belles blagues...  Mon cher deltiste est là lui aussi et se fait un tas 500m plus loin. Enzo se fait un beau tas sur  un plateau en dessous. Raphi est posé mais ne bouge pas. Je prends à nouveau un superbe thermique (je me suis fait descendre à 1700m. En tournant dans mon thermique qui booste par moments, je regarde le point riidicule que représente Raph. Il ne bouge toujours pas... Au bout de cinq minutes, je vois enfin quelque chose remuer... Ouf! Je fais un super plaf à 2870m! Que faire ? Je suis seul. Je pense à toi qui nous a lâchés et avec qui j'aurais pu partager ce vol. Mes deux pommes sont posées alors qu'on pouvait se taper un aller -retour Aspres sur Buech facile... J'hésite! Pas motivé les gars! Je rentre au camping, un monstre point bas à moins de 100m au-dessus de la RN, replaf à 1400m, mais le retour n'est pas donné. Une haie d'arbres... Passe, passe pas... Passe pas. Posé à 100m du camping.
     
     
   
       
 
     
   

Ils étaient présents :